Le désendettement, un débat mené à reculons quand il devient inévitable

Le débat clé sur le meilleur moyen de réduire l’endettement massif rejaillit à propos de l’Italie après être réapparu en Grèce. On sait qu’il n’y a pas trente-six mille manières d’y parvenir, une forte inflation et une forte croissance étant les préférables. Par défaut, il ne reste que le réaménagement de la dette, et dans les cas ultimes sa restructuration. Mais, longtemps monnaie courante, cette dernière option est devenue un interdit, au nom des intérêts supérieurs du système financier.

Que faire du stock de la dette publique mondiale

Dans son dernier communiqué, la Fed vient d’abandonner l’expression « mesures accommodantes » pour confirmer la poursuite du début de son désengagement, devançant la BCE dont le rythme est nettement moins soutenu. À l’opposé, la Banque du Japon poursuit sans donner signes de faiblesse ses achats massifs de la dette publique financés par une création monétaire soutenue, sans que cela suscite une particulière émotion. Cela peut-il s’expliquer par des situations nationales ou régionales différentes ?

La fois où le capitalisme s’est encore tiré d’affaire

Il y aura dix ans, le 15 septembre 2008, la banque d’affaires américaine Lehman Brothers faisait faillite. Commettant une magistrale erreur d’appréciation, les plus hauts responsables américains avaient décidé de laisser la banque faire naufrage, n’ayant pas mesuré la portée de leur décision. Peut-on rétroactivement leur reprocher, étant donné la confiance inébranlable qui régnait à propos de la solidité du système financier ? Ils n’ont certes rien vu venir, mais n’était-ce pas le lot commun ?

À quels saints se vouer ?

À la recherche d’indices fiables permettant d’établir sa politique monétaire, des économistes de la Banque d’Angleterre (BoE) reconnaissent sur leur blog qu’il est « crucial d’utiliser d’autres indicateurs que les chiffres de croissance officiels ».

La mise en cause de ces derniers n’est pas nouvelle, le taux de croissance étant l’indice le plus décrié. Elle traduit la profonde incertitude dans laquelle se trouvent les banquiers centraux qui les incite à une grande prudence que l’on ne peut ignorer. Mais rien ne va plus si les sauveurs en dernier ressort du système financier reconnaissent ne plus pouvoir évaluer la situation de … Lire la suite

La banque du Japon, en toute hétérodoxie

Les faits et gestes de la Fed et de la BCE sont en permanence scrutés, analysés et commentés, toutes deux engagées dans un processus progressif et précautionneux de réduction de leurs programmes d’assouplissement monétaire. Les investisseurs avaient pris leurs petites habitudes qu’il va falloir abandonner et l’important est que cela se fasse sans heurts. Faute de pouvoir s’appuyer sur une quelconque expérience, les deux banques centrales y vont à tâtons, conscientes de la fragilité du système financier dont les réactions en chaîne – systémiques – sont imprévisibles.

La Grèce victime de l’acharnement thérapeutique

Le rapatriement massif des réserves d’or récemment opéré par les autorités allemandes est à l’image de leur pensée économique, si toutefois on peut l’appeler ainsi. Manifestation exemplaire de la politique de repli et de rétention, elle est sur le fond de même nature que celle de Donald Trump, le reflet d’une époque de forte incertitude et d’instabilité à laquelle toutes deux contribuent.